je m'explique [SPOILER AGAIN]
Ezechiel 14/05 à 15:41
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Si le pitch tient effectivement sur un post-it® (ce qui est le cas de beaucoup de flims, de genre ou non), c'est surtout le peu de place qui est accordé à l'intrigue et au dialogues qui doit te sembler inhabituel. La dernière maison sur la gauche du moins dans sa version de 1972 est surtout un flim de situations. Et une situation, d'autant plus si elle se veut inéluctable, ça prends du temps à planter. En faire un vidéoclip de 20 minutes aurait été amha encore pire que ce que tu as éprouvé car cela implique le sacrifice de la construction au bénéfice de la pornographie.
Dans sa mouture originale, la volonté était de monter un début tellement insoutenable et filmé de manière tellement crue qu'il devait retourner les tripes de n'importe quel spectateur ; tout ça dans le but d'instiller une espèce de plaisir coupable chez celui-ci une fois les rôles inversés et le talion rendu. Il n'est pas question d'en mettre plein la vue, encore moins de paraître "cool" ou extrême, mais d'inspirer le dégout, une haine viscérale envers Krug et sa bande. On ne s'amuse pas en regardant ce flim, il n'est pas fait pour ça, le coté "fait maison" ne faisant que renforcer le "réalisme" snuf de la chose, notre cerveau cessant d'être en mode "divertissement" pour passer en mode "voyeur", "juge" et "parti". On cesse quelque part d'être un simple spectateur, on devient témoin, on croit à ce qui est à l'écran et on en ressort marqué (si ce n'est traumatisé).

Là d'après ce que je comprends de ton témoignage, j'ai l'impression que le jeune et inexpérimenté Dennis Iliadis a complétement raté le coche dans son remake. J'imagine qu'il espérait damer le pion aux Saw et autres Hostels dans la surenchère et du coup il en perd l'essence même du flim original, ne laissant qu'un arrière goût immoral et tape à l'oeil au final à cent lieues du message de  son modèle...

Par contre, concernant les autres spectateurs dans la salle, qui comme tu le racontes, ont applaudi je reste dubitatif. C'est surement autant de la bravade (héhé, z'avez vu même pas peur moi ça me fait marrer ces conneries) que de la connerie grégaire, probablement un mélange des deux. De toutes façons, qu'attendre de gens qui sont assez bêtes pour applaudir au cinéma...

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