J'arrive un peu après la bataille... [SPOILER]
Ezechiel 13/05 à 23:17
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ce flim, que je n'ai pas vu et ne compte certainement pas aller voir (pour des questions de principe), est avant tout une escroquerie de plus de ce tâcheron de Wes Craven, "maître de l'horreur" autoproclamé.

Car il s'agit avant tout d'un de ces remake des classiques de l'horreur que l'on nous inflige depuis quelques années, que ce soit par pur opportunisme comme la malédiction remake du film éponyme de 1976 (et de ses suites plus ou moins heureuses) dont la seule motivation était de marquer le coup pour le 06/06/2006, ou par mégalomanie comme le vendredi 13 produit par Michael Bay sorti cette année, tous les titres qui nous ont fait frémir ou cauchemarder il y a 20 ou 30 ans y passent, de Carpenter à Friedkin.
Ce procédé étant d'autant plus énervant que ce sont généralement de jeunes blanc becs qui ont la prétention de s'attaquer à ces légendes pour leurs premiers ou seconds long métrages ! Pour Wes "le cinéma c'est fatiguant" Craven, c'est bien entendu une aubaine car ce dernier semble s'être mis en tête de faire refaire toute ses vieux flims par des jeunes réalisateurs pour l'amour de son compte en banque. Après tout, un film qui a marché une fois a toute les raisons de marcher à nouveau trois décénnies plus tard, et puis que ça soit par la notoriété de leurs aieux ou par la polémique qu'ils engendrent, que d'économie sur le budget publicitaire...

Alors oui, ça peut donner lieu à d'agréables surprises, comme le plutôt médiocre La Colline a des yeux de 1977 donnant quelque chose de pas si mal que ça dans son opus 2006 par l'inégal Alexandre Aja. Tous ses vieux flims ? Peut être pas après tout, il ne faudrait pas que quelqu'un ponde un Freddy meilleur que l'original (à Robert Englund près).

Quant à la dernière maison, c'est donc son premier (et peut être même son meilleur flim, toutes proportions gardées) qu'il a confié à un inconnu surgit de nulle part (peu de risques de se faire voler la vedette sur ce coup là) et franchement je m'étonne de ce que je lis ici. Plus viscéral et jusqu'au-boutiste qu'un Orange Mécanique, la première version de ce film a été interdite dans de nombreux pays comme le Royaume Uni ou encore été distribuée dans des versions outrageusement censurées malgré les limitations aux -16, -18 voire aux classifications X pour les autres (dans nos contrées, c'était de mémoire près d'un tiers du film qui avait succombé sous les coups du massicot vengeur de la censure). Mon petit doigts me dit que son petit frère doit faire figure de petit joueur à coté.

Pourtant si on devait ne conserver qu'un flim de la filmographie de Wes Craven, pour moi ça serait incontestablement celui là (désolé Robert...), principalement parce que c'est le seul film de Craven qui fasse réflechir mais également, mais ça n'engage que moi, parce que je vois ce flim comme un jalon dans l'histoire du cinéma de genre américain qui a probablement inspiré ou montré la voie aux générations de réalisateurs gore qui ont suivi. Car si ce flim est résolument choquant, je ne crois pas qu'il fasse plus l'apologie de la violence que le controversé Orange mécanique de Kubrick. Même si il ne brille pas par son écriture, ce qui est un comble quand on pense qu'il s'agit d'un remake de La Source d'Ingmar Bergman (décidement !), ce flim brille par une très bonne mise en scène qui n'a pour but de mettre à l'épreuve notre propre moralité dans sa seconde moitié. A l'instar d'un Alex rattrapé par ses "droogs" il nous apprend conscienscieusement à détester les bourreaux plus tard devenus victimes et peut être même à mettre à mal nos convictions l'heure du châtiment venue. Car le cinéma de genre n'est pas un "sous-cinéma" et que la violence (ou la pornographie) lorsqu'elle est gratuite fait rarement parler d'elle plus de 30 ans après.
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