Le voyage
Brouillard 08/10 à 21:35
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Gravir les montagnes, traverser les rivières, parcourir les routes et les chemins.

S'arrêter dans des villages pour gouter les plats, les vins et les bières. Sentir les saveurs et les parfums.

Contempler les paysages qui défilent et s'emerveiller au détour de chaque chemin.

Tomber amoureux au hasard des villages, de celles pour qui ont pourrait arrêter le voyage, mais continuer le chemin.

Repartir chaque matin, l'esprit plein de nouveaux rêves, et planter chaque soir le camps dans un nouveau terrain.

S'ennivrer parfois et abandonner son âme au vagabondage, et voir en rêve les plus étranges présages que même tant de liverté ne permet pas d'atteindre.

Sourir aux inconnues sans parler leur langage, ou les parler tous avec des mots ou avec les mains.

Vivre chaque seconde avec la même rage, de peur que tout cela ne s'arrête soudain.

Bénir le soleil, même lorsqu'il cogne comme une enclume, et supporter la pluie en esperant l'embellie.

Compter les quelques richesses au fond de sa poche et la regarder s'écouler comme le sable entre ses doigts.

Soigner sa peau brulée, se laver et dormir. Prendre soin de soi et de sa monture.

Ouvrir un livre et lire un poeme ou un psaume, afin que les morts goûtent aussi à cette paix.

Se remettre en route et continuer le voyage avant qu'arrive le jour où il doive se terminer.

Prendre quelques instants avant de reprendre la route, pour écrire ces quelques lignes en mémoire des instants perdus.

Visiter un cimetière anonyme et s'émouvoir devant la tombe d'une enfant, dont le portrait est si beau que vous auriez aimé qu'elle eut été la votre.

Prendre au hasard un chemin et s'arrêter au bord d'un lac, en décidant que c'est ici que vous passerez la nuit.

Entendre au loin les coups de fusil des chasseurs, en regardant le soleil couchant scintiller à la surface de l'eau.

Se laisser approcher par les abeilles, puis les regarder butiner des fleurs gonflées de pollen.

Jeter des cailloux à la surface de l'eau et compter les cercles.

Regarder un pecheur sortir un poisson et le remettre à l'eau car il est trop petit.

Regarder ces poissons faire claquer la surface paisible du lac pour attrapper les insectes qui s'y croyaient en sécurité.

Regarder la nuit tomber sur ce payssage, et dans le rétroviseur disparaitre votre visage.

Commencer à compter les étoiles inombrables, et voir en songe dans la voie lactée le visage d'un défunt.

Acrocher une fleur au revert de sa chemise, et reprendre la route avant que n'arrive demain.

Voyager.
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