Netgothfr - Chroniques



N°: 98

SOIREE SPECIALE RAMMSTEIN & CONCERT DE LX-EAR

22 Novembre 2003, Espace Miguel Ange, Paris (75)


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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Renaud)


Répondant à sa manière aux critiques bougonnes qui ne manquent jamais de fuser après chaque soirée, Angel - lassé sans doute de se faire rogner les ailes pour des histoires de programmation hétéroclite - prend régulièrement le risque de proposer une soirée toute entière dédiée à un groupe. Après une spéciale Placebo passée quasi inaperçue, c’était une spéciale Rammstein qui émaillait le calendrier nocturne des mordus de soirées en ville. « Encore un cliché », « c’est plus ce que c’était », passons sur le caractère anaphorique de certaines et coutumières éructations fielleuses... Rammstein rassemble, Rammstein vend et fait parler. Phénomène plus que groupe, s’il ne fait pas l’unanimité au sein de la scène dark, il a le mérite de ne pas laisser indifférent, à l’instar d’une formation slovène de renom élevée au rang de sujet de conversations enflammées...

« Soirée spéciale » ? Encore faut-il que la programmation se fasse l’écho des attentes du public. A ce sujet, pas de souci : le ton fut donné d’emblée : du Rammstein, plein de Rammstein, dès l’entrée et dans la salle, dont la projection du Live aus Berlin sur un pan de mur (pour mémoire, c’est NIN qui était à l’honneur, question DVD live, lors de la « Placebo »)...


LA PERFORMANCE DE DORIAN



Une fois passé la porte, au milieu du petit corridor qui s’étirait jusqu’au cœur de l’espace Miguel Ange, s’offrait aux regards à la fois ravis et bienveillants de l’assistance l’artiste poly-pyrotechnicien usuellement connu sous le petit nom de Dorian. Il nous proposa une fois encore une superbe démonstration de jongleries et manipulations diverses d’instruments enflammés tout aussi divers : de longues armes contondantes qui tenaient de la claymore autant que du shinaï, un impressionant éventail de fer, des chaînes... Bref, la parfaite panoplie du guerrier fait saltimbanque... Des mouvements amples, tantôt gracieux, tantôt martiaux, entre wushu, kenjutsu, kabuki et nô, donnant vie à la flamme, portés et développés par la silhouette svelte du garçon qui, souvenons-nous, accompagnait Stathis à la guitare lors du concert de Kristador, à l’occasion de la seconde soirée Realm Of Faeries... Visuel, puissant et poétique tout à la fois...


LE CONCERT DE LX-EAR









Un petit tour au bar, une poignée de politesses à droite et à gauche, un œil attentif à la projection du live de Rammstein et voici venue l’heure du concert de LX-EAR, le groupe vaguement glam rock indus de Merlin, mentor des psychobitches et orga des soirées du même nom (au singulier)... D’ailleurs, « concert » est-il bien un terme adéquat ? Il s’agissait tout autant de performance, à en juger par les demoiselles lascives et très câlines (entre elles) qui tantôt se livraient à une parodie d’étreinte saphiste, tantôt se trémoussaient sur des podiums cubiques flanqués de part et d’autre de la scène... Ne boudons pas non plus les attitudes et les poses du trio Merlin, Wass et Kyrill qui donnaient, faut bien le dire, tout son intérêt à une musique passablement desservie par une sono criarde et brouillonne... A moins que ce soit le but, mais là j’ai rien compris...

Une touche de death rock, un doigt de glam, une once d’indus, un boa, des accords plaqués sans grande finesse, des résilles, une voix à la fois criarde et plaintive (qui n’est pas sans évoquer – aussi – un Eternal Afflict, non ?) et des boucles rythmiques qui trahissaient les influences reznoriennes... Le trio reprendra d’ailleurs à son compte un titre de The Downward Spiral... Lequel ? J’ai oublié, toutes mes confuses... Pour l’anecdote, qui donc pouvait-on détailler sur l’un des cubes vers la fin du concert ? Une pom pom girl décadente et aguicheuse d’une inquiétante et troublante beauté... Une artiste complète décidément cette demoiselle WhorgaSM (Beeelle)...






Nouvelle performance de Dorian, mal accompagnée par une douteuse mise en scène / parodie de dressage de fauve humain, mais toujours spectaculaire dans cette atmosphère capiteuse et électrique, gorgée de fragrances de pétrole et de musc (à cause du fauve)...

En revanche, moment à forte teneur comique et / ou d’un intérêt discutable : l’humiliation d’un individu en talons à l’allure étrange et pitoyable (une loque humaine ce fauve en fin de compte ?) et au crâne presque aussi chauve que ses flancs étaient creux, par les deux psycho-jézabels du début (les très copines), au cours d’une performance « fétide SM » plus blasante que bluffante... Pas autant, ceci dit, que la caricature involontaire de combat entre le très méchant au cheveu rare qui s’en prend aux jouvencelles (forcément, après l’humiliation – rancunier ?) et Dorian qui aurait mieux fait de s’épargner cette compromettante performance plus proche des Monty Python que de Braveheart... Un combat hasardeux qui respirait plus l’hésitation et l’ignorance que la rigueur de la technique... Ils auraient presque pu se faire mal, les maladroits...

Concernant la performance de Fly « âmes sensibles s’abstenir » Tox, le jeu bestial d’un Leatherface de kermesse reconverti dans le grand guignol valait son pesant de rajouts violets... On se serait laissé dire que dans le civil, le garçon est grossiste en boucherie à Rungis : ça tronçonne, ça déchiquète, ça gicle de la bimbo gothique découpée en côtelettes et paleron sur fond de musique industrielle aussi concrète que punitive... Attention, ça tache... Et après, ça glisse... La suite de la soirée (du moins jusqu’à une heure du matin environ) ne fut guère plus subtile : gros electro teuton, hard tech, hardcore, indus... Bref, tout pour rappeler que la soirée n’était pas placée sous le haut patronage de « Son Infernale Majesté » (aka HIM)... Nous étions tous un peu des mineurs est-allemands ce soir là, n’est-ce pas ?

Pour terminer sur une note qui se voudrait moralisatrice, rappelons une fois encore quel gâchis fut la précédente « spéciale » dédiée aux fans de Placebo qui, hélas, n’avait rassemblé qu’une poignée d’aventuriers qui avaient osé traverser le périphérique (tristement connu, évidemment, pour ses abords où sont tapis goules, vampires, coupe-jarrets et assureurs – on reste prudent quand on est parisien), pour venir guincher à cinq minutes du pont de Charenton, dans un squat labyrinthique, post-apocalyptique, no-futuresque à souhait, mais hospitalier à l’extrême... Dommage, le lieu et la programmation (De Cure à Apoptygma, en passant par Manson, Rammstein, NIN, DM, Billy Idol et tant d’autres - sans excès de Moloko) étaient sans faille et apte à réjouir absolument tout le monde... Ou presque... La sanction verbale est tombée : « personne en soirée, plus de soirée ! » avait-il lancé avec véhémence dans un manifeste-coup de gueule encore lisible sur le site de l’association. Rassurez-vous, rassurons-nous, pour le moment Angel et les organisateurs (de soirées) concurrents mais néanmoins coreligionnaires, au service de la noble et carnavalesque cause alternative continuent et continueront tant que le public leur prêtera vie. On ne devrait jamais contrarier un ange... Remember Morningstar...

Sepul-râle-ment vôtre,

Renaud / evil.muffin.666


LES VIDEOS
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Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !


LE CONCERT DE LX-EAR




TschĂĽĂź !

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