Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.![]() (Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Renaud) RĂ©pondant Ă sa manière aux critiques bougonnes qui ne manquent jamais de fuser après chaque soirĂ©e, Angel - lassĂ© sans doute de se faire rogner les ailes pour des histoires de programmation hĂ©tĂ©roclite - prend rĂ©gulièrement le risque de proposer une soirĂ©e toute entière dĂ©diĂ©e Ă un groupe. Après une spĂ©ciale Placebo passĂ©e quasi inaperçue, c’était une spĂ©ciale Rammstein qui Ă©maillait le calendrier nocturne des mordus de soirĂ©es en ville. « Encore un clichĂ© », « c’est plus ce que c’était », passons sur le caractère anaphorique de certaines et coutumières Ă©ructations fielleuses... Rammstein rassemble, Rammstein vend et fait parler. PhĂ©nomène plus que groupe, s’il ne fait pas l’unanimitĂ© au sein de la scène dark, il a le mĂ©rite de ne pas laisser indiffĂ©rent, Ă l’instar d’une formation slovène de renom Ă©levĂ©e au rang de sujet de conversations enflammĂ©es... « SoirĂ©e spĂ©ciale » ? Encore faut-il que la programmation se fasse l’écho des attentes du public. A ce sujet, pas de souci : le ton fut donnĂ© d’emblĂ©e : du Rammstein, plein de Rammstein, dès l’entrĂ©e et dans la salle, dont la projection du Live aus Berlin sur un pan de mur (pour mĂ©moire, c’est NIN qui Ă©tait Ă l’honneur, question DVD live, lors de la « Placebo »)... LA PERFORMANCE DE DORIAN ![]() Une fois passĂ© la porte, au milieu du petit corridor qui s’étirait jusqu’au cĹ“ur de l’espace Miguel Ange, s’offrait aux regards Ă la fois ravis et bienveillants de l’assistance l’artiste poly-pyrotechnicien usuellement connu sous le petit nom de Dorian. Il nous proposa une fois encore une superbe dĂ©monstration de jongleries et manipulations diverses d’instruments enflammĂ©s tout aussi divers : de longues armes contondantes qui tenaient de la claymore autant que du shinaĂŻ, un impressionant Ă©ventail de fer, des chaĂ®nes... Bref, la parfaite panoplie du guerrier fait saltimbanque... Des mouvements amples, tantĂ´t gracieux, tantĂ´t martiaux, entre wushu, kenjutsu, kabuki et nĂ´, donnant vie Ă la flamme, portĂ©s et dĂ©veloppĂ©s par la silhouette svelte du garçon qui, souvenons-nous, accompagnait Stathis Ă la guitare lors du concert de Kristador, Ă l’occasion de la seconde soirĂ©e Realm Of Faeries... Visuel, puissant et poĂ©tique tout Ă la fois... LE CONCERT DE LX-EAR ![]() ![]() ![]() ![]() Un petit tour au bar, une poignĂ©e de politesses Ă droite et Ă gauche, un Ĺ“il attentif Ă la projection du live de Rammstein et voici venue l’heure du concert de LX-EAR, le groupe vaguement glam rock indus de Merlin, mentor des psychobitches et orga des soirĂ©es du mĂŞme nom (au singulier)... D’ailleurs, « concert » est-il bien un terme adĂ©quat ? Il s’agissait tout autant de performance, Ă en juger par les demoiselles lascives et très câlines (entre elles) qui tantĂ´t se livraient Ă une parodie d’étreinte saphiste, tantĂ´t se trĂ©moussaient sur des podiums cubiques flanquĂ©s de part et d’autre de la scène... Ne boudons pas non plus les attitudes et les poses du trio Merlin, Wass et Kyrill qui donnaient, faut bien le dire, tout son intĂ©rĂŞt Ă une musique passablement desservie par une sono criarde et brouillonne... A moins que ce soit le but, mais lĂ j’ai rien compris... Une touche de death rock, un doigt de glam, une once d’indus, un boa, des accords plaquĂ©s sans grande finesse, des rĂ©silles, une voix Ă la fois criarde et plaintive (qui n’est pas sans Ă©voquer – aussi – un Eternal Afflict, non ?) et des boucles rythmiques qui trahissaient les influences reznoriennes... Le trio reprendra d’ailleurs Ă son compte un titre de The Downward Spiral... Lequel ? J’ai oubliĂ©, toutes mes confuses... Pour l’anecdote, qui donc pouvait-on dĂ©tailler sur l’un des cubes vers la fin du concert ? Une pom pom girl dĂ©cadente et aguicheuse d’une inquiĂ©tante et troublante beautĂ©... Une artiste complète dĂ©cidĂ©ment cette demoiselle WhorgaSM (Beeelle)... ![]() ![]() Nouvelle performance de Dorian, mal accompagnĂ©e par une douteuse mise en scène / parodie de dressage de fauve humain, mais toujours spectaculaire dans cette atmosphère capiteuse et Ă©lectrique, gorgĂ©e de fragrances de pĂ©trole et de musc (Ă cause du fauve)... En revanche, moment Ă forte teneur comique et / ou d’un intĂ©rĂŞt discutable : l’humiliation d’un individu en talons Ă l’allure Ă©trange et pitoyable (une loque humaine ce fauve en fin de compte ?) et au crâne presque aussi chauve que ses flancs Ă©taient creux, par les deux psycho-jĂ©zabels du dĂ©but (les très copines), au cours d’une performance « fĂ©tide SM » plus blasante que bluffante... Pas autant, ceci dit, que la caricature involontaire de combat entre le très mĂ©chant au cheveu rare qui s’en prend aux jouvencelles (forcĂ©ment, après l’humiliation – rancunier ?) et Dorian qui aurait mieux fait de s’épargner cette compromettante performance plus proche des Monty Python que de Braveheart... Un combat hasardeux qui respirait plus l’hĂ©sitation et l’ignorance que la rigueur de la technique... Ils auraient presque pu se faire mal, les maladroits... Concernant la performance de Fly « âmes sensibles s’abstenir » Tox, le jeu bestial d’un Leatherface de kermesse reconverti dans le grand guignol valait son pesant de rajouts violets... On se serait laissĂ© dire que dans le civil, le garçon est grossiste en boucherie Ă Rungis : ça tronçonne, ça dĂ©chiquète, ça gicle de la bimbo gothique dĂ©coupĂ©e en cĂ´telettes et paleron sur fond de musique industrielle aussi concrète que punitive... Attention, ça tache... Et après, ça glisse... La suite de la soirĂ©e (du moins jusqu’à une heure du matin environ) ne fut guère plus subtile : gros electro teuton, hard tech, hardcore, indus... Bref, tout pour rappeler que la soirĂ©e n’était pas placĂ©e sous le haut patronage de « Son Infernale MajestĂ© » (aka HIM)... Nous Ă©tions tous un peu des mineurs est-allemands ce soir lĂ , n’est-ce pas ? Pour terminer sur une note qui se voudrait moralisatrice, rappelons une fois encore quel gâchis fut la prĂ©cĂ©dente « spĂ©ciale » dĂ©diĂ©e aux fans de Placebo qui, hĂ©las, n’avait rassemblĂ© qu’une poignĂ©e d’aventuriers qui avaient osĂ© traverser le pĂ©riphĂ©rique (tristement connu, Ă©videmment, pour ses abords oĂą sont tapis goules, vampires, coupe-jarrets et assureurs – on reste prudent quand on est parisien), pour venir guincher Ă cinq minutes du pont de Charenton, dans un squat labyrinthique, post-apocalyptique, no-futuresque Ă souhait, mais hospitalier Ă l’extrĂŞme... Dommage, le lieu et la programmation (De Cure Ă Apoptygma, en passant par Manson, Rammstein, NIN, DM, Billy Idol et tant d’autres - sans excès de Moloko) Ă©taient sans faille et apte Ă rĂ©jouir absolument tout le monde... Ou presque... La sanction verbale est tombĂ©e : « personne en soirĂ©e, plus de soirĂ©e ! » avait-il lancĂ© avec vĂ©hĂ©mence dans un manifeste-coup de gueule encore lisible sur le site de l’association. Rassurez-vous, rassurons-nous, pour le moment Angel et les organisateurs (de soirĂ©es) concurrents mais nĂ©anmoins coreligionnaires, au service de la noble et carnavalesque cause alternative continuent et continueront tant que le public leur prĂŞtera vie. On ne devrait jamais contrarier un ange... Remember Morningstar... Sepul-râle-ment vĂ´tre, Renaud / evil.muffin.666 LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT DE LX-EAR ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER |