Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.![]() (Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Renaud) Le temps de rassembler les membres Ă©pars de la fine Ă©quipe, et nous voilĂ partis pour une modeste odyssĂ©e jusqu’au fief de Purplemoon, Gand (Gent) en Belgique flamande, dĂ©jĂ responsable mĂ©ritante du festival du mĂŞme nom. On commence Ă connaĂ®tre le chemin, et Ă peine quelque trois heures et un volatile imprudent (atomisĂ© en une gerbe de plume et quelques Ă©claboussures jaunâtres - lie-de-vin sur une voie d’accĂ©lĂ©ration) plus tard, nous pĂ©nĂ©trons dans une petite cour pavĂ©e Ă demi masquĂ©e par une imposante porte cochère sur laquelle est accrochĂ©e une affiche qui, ne payant pas de mine, annonce tout de mĂŞme dans la mĂŞme soirĂ©e Mortiis, Katatonia, The Old Dead Tree, Mandragora Scream et Daylight Dies, ce pour un PAF Ă©quivalent Ă la moitiĂ© d’un billet pour une soirĂ©e bien connue investissant rĂ©gulièrement un château du nord de la rĂ©gion parisienne... Au-delĂ du prix, l’ambiance aussi est Ă goĂ»ter : un dĂ©cor de théâtre dĂ©saffectĂ©, un escalier de bois en double fer Ă cheval et des artistes qui dĂ©ambulent aussi librement que les techniciens... Si librement que le doute nous envahit lorsqu’un individu de respectable stature, coiffĂ© de longues dreadlocks noires et aux bras tatouĂ©s de bandes parcheminĂ©es et de runes descend l’escalier en passant devant nous... [ils Ă©changent des regards circonspects et fiĂ©vreux] - « C’est lui ? - C’est pas lui ? - Ben oui mais il a un nez normal lĂ , etc. » L’ergotage fit place Ă une juvĂ©nile surexcitation lorsque Mortiis (ouiii, c’était lui en fait !) se livra de bonne grâce Ă une sĂ©ance photo improvisĂ©e Ă 15 mètres de nous... Et nous de nous ruer sur lui tel d’adolescentes groupies de Placebo, gloussant comme des dindes, en brandissant l’appareil d’une main, son dernier album de l’autre... La preuve au bas de la page... Le bougre sait se vendre... La première Ă©motion passĂ©e, nous dĂ©couvrions enfin une accueillante petite salle, aussi haute de plafond que la scène Ă©tait proche du public... Que de promesses de spectacle lorsque le cousin de Blix (oui, le kobold de Legend, le chef d’œuvre - « l’un des » soit - de Ridley Scott) se rattraperait des deux dates françaises annulĂ©es... LE CONCERT DE THE OLD DEAD TREE ![]() Les Français, dont nous avions pu apprĂ©cier la puissance lors d’une brillante performance au Club Dunois Ă peine quelques semaines auparavant, ouvrirent le bal avec une superbe intro instrumentale et enchaĂ®nèrent avec quelques-unes unes des pièces les plus efficaces de leur album The Nameless Disease : It Can’t Be, We Cry as One, It’s The Same For Everyone... Des parties de guitares aussi mĂ©lodiques que techniques, un chant inspirĂ© alternant voix death et claire, des textes sombres et Ă©mouvant qui, sans le moindre doute, conquirent le public encore peu nombreux si tĂ´t dans la soirĂ©e, mais accueillant les chevelus du vieil arbre mort avec une bienveillance empreinte de fraternitĂ© europĂ©enne... *Ă©crase une larme* LE CONCERT DE MANDRAGORA SCREAM ![]() ![]() Trente minutes de battement (de cĹ“ur) et les italiens prennent place pour un vĂ©ritable show de love metal digne de HIM, dont Morgane, la bien nommĂ©e, m’avouera au cours d’une discussion informelle (après leur set) ĂŞtre artistiquement Ă©prise... Ses textes surtout (sic)... Pour info, le second album de Mandragora Scream - A whisper Of Dew - est sorti chez Nuclear Blast... Belle promotion pour un groupe dont la musique sonne rĂ©solument pop, ce qui n’est, toutefois, pas forcĂ©ment une critique nĂ©gative... Leur set sera Ă l’image des productions studio : mĂ©lodique, tantĂ´t enlevĂ©, tantĂ´t plus doux, sans la moindre agressivitĂ©, portĂ© par des nappes qui n’étaient pas sans Ă©voquer Within Temptation... Le metal en moins... Une playlist composite, voyageant entre les deux albums Fairy Tales From Hell’s Cave et A Whisper Of Dew... CĂ´tĂ© jeu de scène, on aura eu droit Ă tout : le torse imberbe et dessinĂ© du bassiste, les poses suggestives de la belle, l’emportement tout Lalanesque du clavier... Bref, rien de bien subversif, en dĂ©pit du crucifix suspendu Ă quelques centimètres sous le nombril de la Jezabel, mais un bon moment tout de mĂŞme... Et puis une grosse bise de la troublante Morgane qui sait faire sa promo, en conclusion d’une interview improvisĂ©e au beau milieu du public en attendant... LE CONCERT DE DAYLIGHT DIES ![]() ![]() D’emblĂ©e, dès la balance du groupe, on sentait que ça allait ĂŞtre du sĂ©rieux... Histoire de se chauffer, les gratteux enchaĂ®naient les riffs de gros trash Ă la Obituary... Il faut dire aussi qu’on passait de l’Italie des dĂ©lices de Capoue Ă l’AmĂ©rique Ă©levĂ©e au maĂŻs et Ă la bière de Slayer et Manowar (pardon, c’était trop tentant)... Promo d’un premier album, ce concert fut l’occasion de dĂ©couvrir un combo doom aux influences Paradise Lost (Ă©poque Icon / Shades of God) My Dying Bride ou Anathema (Ă©poque The Silent Enigma), puissant, dĂ©pressif, mal peignĂ© et noir Ă souhait... Pour l’anecdote, leur premier album - No Reply - est signĂ© chez Relapse Records, le label qui avait Ă l’époque sorti Elegy, le second et brillant LP des vikings d’Amorphis... Que du bon... Quelques titres ? Allez : The Line That Divides, Hollow Hands, In The Silence, Minutes Pass... DĂ©pressifs et mal peignĂ©s on vous dit... Certes, au bout de trois ou quatre morceaux on avait l’impression d’entendre un peu la mĂŞme chose, mais la prestation demeurait indĂ©niablement Ă©nergique, voire technique le temps de quelques descentes de manche... Et puis les garçons Ă©taient sympathiques comme tout une fois descendus de la scène... LE CONCERT DE MORTIIS ![]() Deux dates d’annulĂ©es en France, un album aux antipodes du reste de sa production metal / dark-ambient-mĂ©diĂ©val-Ă©pique-genre-musique-de-film et un nouveau nez (un pic ! un cap ! une pĂ©ninsule !) il n’en fallait pas davantage pour susciter un intĂ©rĂŞt, une curiositĂ©, une excitation Ă peine soutenable... Vraie question : comment allait-il rendre sur scène le caractère hybride electro / metal Ă la NIN de Smell Of Rain en restant crĂ©dible et sans se faire masser sur scène choristes et plĂ©thore de guitares et claviers... La batterie nous fourni un Ă©lĂ©ment de rĂ©ponse, les techniciens venus faire la balance des guitares un autre... Ne nous restait plus qu’à patienter, tandis que les fumigènes envahissaient la scène et qu’une boucle de basse martelait une entĂŞtante litanie... Trois musiciens prennent place sur scène : un batteur, deux guitaristes, tous maculĂ©s de poussière blanche dans leur combinaison d’un archĂ©o-futurisme que n’aurait pas reniĂ© Moebius s’il avait Ă©tĂ© dans la salle... Enfin il surgit, caparaçonnĂ© de cuir et de haillons divers (mais très seyants) et entonne, rageur, le second titre de Smell Of Rain : Mental Maelstrom... Une tuerie... Suivront dans une dĂ©bauche de jet de pied de micro et d’extravagances gestuelles, Parasite God, You Put A Hex On Me, Marshland et d’autres titres encore de cet album qui fit couler tant d’encre (si si)... Plus qu’un dĂ©versoir de brĂ»lots dancefloor, Mortiis offre une prestation totale, une vĂ©ritable performance, sans perdre son maquillage qui plus est... A mesure que le show progresse, c’est un credo artistique qui se dessine : le masque, l’énergie, la catharsis presque... Musicalement, les guitaristes et le batteur, soutenus par les pistes des chĹ“urs et des nappes de claviers rendent aux compos du troll norvĂ©gien leur essence metal / indus, au sens de la recherche d’une sonoritĂ© hybride, entre humain et machine, Ă l’image de ses textes dĂ©sabusĂ©s et misanthropes... J’en reste pensif, tiens... LE CONCERT DE KATATONIA ![]() Difficile pour nous d’enchaĂ®ner ensuite l’esprit libre sur la tĂŞte d’affiche, qui pourtant Ă elle seule suffirait Ă remplir une salle parisienne... Ces icĂ´nes du doom que sont Katatonia n’offrent, qui plus est, qu’un spectacle beaucoup plus statique... Et comme dans le public Mortiis - dĂ©maquillĂ© - chahute avec ses petits camarades techniciens, les soulève, les jette par terre, on ne sait plus oĂą donner de la tĂŞte entre la prestation de musiciens de talent et celle d’un trublion de 90 kg... Toutefois, si on fait l’effort de regarder la Lune et non le doigt, on remarque que dĂ©cidĂ©ment, tout taciturnes soient-ils d’aspect, les suĂ©dois envoient assez de notes pour faire danser et secouer la tĂŞte (notamment de Manuel de The Old Dead Tree, homme de goĂ»t assurĂ©ment) tandis que s’égrène une playlist composĂ©e de titres de Viva Emptiness et d’albums plus anciens... Mais une fois encore, pas Ă©vident de passer de Mortiis Ă Katatonia en une demi heure Ă peine... Nous laisserons donc les photos parler d’elles-mĂŞmes... ![]() Conclusion ? Encore un coup de maĂ®tre de Purplemoon qui sait recevoir les amis et mĂ©riterait une rĂ©sonance qui dĂ©passe les frontières du plat pays... Gageons qu'une longue vie prospère donnera raison Ă cette poignĂ©e d'audacieux qui donnent autant leur chance Ă des groupes cultes en devenir (Comme Daylight Dies ou The Old Dead "Monsieur Munoz la France est derrière vous" Tree, notamment) qu'ils offrent au public pour des PAF plus que raisonnables de vraies tĂŞtes d'affiches de la scène dark... Prochain Ă©pisode : The CrĂĽxshadows + Heyaeb + Diskonnekted... Une grande soirĂ©e Ă©galement pleine de souvenirs et de belles images... Sepul-râle-ment vĂ´tre, Renaud / evil.muffin.666 LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT DE THE OLD DEAD TREE ![]() LE CONCERT DE MANDRAGORA SCREAM ![]() LE CONCERT DE DAYLIGHT DIES ![]() LE CONCERT DE MORTIIS ![]() Ci-dessous une video intĂ©grale du concert: "We Cry As One" de THE OLD DEAD TREE (32 Mo). ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER F Vous pouvez retrouver ces extraits videos du concert de Mortiis sur leur site officiel F D'autres photos et videos (dont "We Cry As One" en intĂ©gral) de The Old Dead Tree sont disponibles dans la review du FESTIVAL ROTONDE |