Netgothfr - Chroniques



N°: 67

OBE + QUANTUM DOLORIS

10 Janvier 2004, No Studio, Montreuil (93)


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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Renaud)


Fidèle son credo de pourfendeurs d’idées reçues, toujours prêt à démontrer qu’il y a une vie culturelle après le boulevard périphérique, le téméraire binôme R & R, véritables globe-trotters aux pieds nickelés en chaussettes noires a bravé, pour vous lecteurs obscurs et sombres mélomanes avides de belles images (tragiques) et de phrases alambiquées (tristes comme un jour sans pain), la douteuse et inquiétante réputation du département préféré de Joey Starr... La Seine-saint-Denis ! *grondement de tonnerre*

C’est au cœur de Montreuil, fief de notre si sympathique arachnide hidalgoth, au fond d’une cour au pavement chaotique et derrière les murs fatigués d’un vaste entrepôt, que se cache le No Studio, petite structure hospitalière à la bière bon marché (ça n’a pas eu que des avantages), accueillant ce soir-là un concert dark electro métallique alternatif et investi...

Deux groupes au programmes (pour une somme modique, n’est-ce pas Olivia ?) : Quantum Doloris – rock indus, influence Young Gods / Curtain / Killing Joke (chant français et anglais) – et Obe (O-bé-heu), quatuor electro metal à concept et au line up variable (vocaux death / saturés – même s’il paraît, que ce soir là T-10 sortait d’une angine) en anglais à la Suicide Commando. Quelques maxi déjà à l’actif d’Obe, un son propre à ravir fans de rythmiques binaires électroniques et chevelus en colère, à la confluence de Frontline Assembly, NIN, Depeche Mode, Covenant ou Wumpscut... Et un fort potentiel de sympathie, faut bien le dire...

Je suis pour ma part arrivé dans les tout premiers sur le lieu. L’occasion de faire d’emblée connaissance avec les membres d’Obe, notamment Teddy / EgO-1st, chanteur et bienfaiteur de notre banque MP3, qui avait eu la bienveillance de nous faire parvenir quelques titres de leur playlist... Les Quantum Doloris étaient, quant à eux, en pleine balance... Le public, peu nombreux mais souriant est arrivé peu à peu, et après un retard qui n’avait rien de scandaleux au regard du traitement infligé par certains clubs parisiens, Lol, James et leur séquenceur de Quantum Doloris ont ouvert le bal...


LE CONCERT DE QUANTUM DOLORIS





Lol à la basse, James à la guitare et un cousin germain de Doktor Avalanche à la partie rythmique, les Quantum Doloris, affichant une belle présence devant un public apparemment déjà acquis à la cause, entament la première partie de leur prestation avec « Les Immortelles », « Pure et blanche » et « O’ Grady » (aux amusantes fragrances celtisantes – « Thank you Dan Ar Braz » ?). Premier constat : petite salle, excellente acoustique et atmosphère intimiste en l’absence d’espace scénique surélevé...

Pendant ce temps dans le public, ben ça commence à danser, hein... Quelques pieds de plomb du Doktor viennent à point durcir le tempo et titre après titre, James montre qu’il n’est pas manchot...

La première partie s’achève sur « Collapse » et « Simple Song ». C’est à ce moment que Lol nous présente leur nouveau batteur, dont j’ai oublié le prénom. Un garçon dont l’air patelin ne grève en rien la puissante précision métronomique de ses coups qui lui permettent de cohabiter sur la partie rythmique avec les boucles du cousin germain du Doktor Avalanche (pour ceux qui avaient décroché)...

« Sin Never Seen », « Arabian Light », « Tear Of Rain »... Lol ponctue chaque morceau d’une petite apostrophe facétieuse (« on fait comme à la maison », n’est-ce pas ?) et se permet même de faire sonner sa basse comme du « Eighties » de Killing Joke... James n’est pas en reste, et entre deux riffs se voit chaleureusement offrir une bière... « 4 temps » et « Ready To Rise » viennent clore ce convivial et énergique début de soirée en forme de rock incisif et épuré...


LE CONCERT DE OBE





Dix brèves minutes de transition plus tard, les nappes chaudes et atmosphériques de « BPM », l’intro de Obe, remplissent la petite salle. Petit souci de micro, Teddy ne peut hélas placer sa voix sur ce premier titre qui, fort heureusement et sans rien ôter au talent de Teddy, se passe fort bien de partie vocale...

Parce que l’intensité pure ne suffit pas (cf. V. Hugo, L’Art d’être Ampère), Obe sait aussi donner du détail technique en pâture au mélomane-trainspotter : remarquons notamment la batterie électronique Roland V-Drum TD8KV qui, outre le fait d’avoir un nom de colorant alimentaire, avait cette particularité d’être fonctionnelle... Des instruments électroniques fonctionnels sur scène, c’est déjà pas si souvent (une pensée émue pour les claviers de Das Ich qui doivent se sentir bien seuls pendant les concerts), mais un kit de batterie dotée d’une vraie double grosse caisse qui cogne sous le jeu tantôt electro, tantôt trash de Julien... Mention spéciale également à Tarus qui, sur le minuscule clavier de sa MC 505, jouait ses nappes en temps réel. N’oublions pas non plus le fier, le ténébreux, le mal peigné Jay / Eron 5010, tout en masque à gaz et en pare-pierres / carapace noire à la guitare... Puisqu'on en est au détail technique, vous remarquerez que tous les clichés furent pris au nightshot, afin de ne pas faire le gros lourd qui flashe et de préserver les artistes et le public...

Fort de toutes ces bonnes choses, Obe assène à un public transporté une majeure partie des titres du récent Maxi / mini album « Victim Of Cross » : « The Fall », « Tears Of Time », « No Alternative », case entre-temps « Despair / Hate », extrait de « Stripped » (leur première démo) suivi de « Victim Of Cross » (titre éponyme du mini album au pied destructeur) et inflige un « Black Death » au titre équivoque et en prélude à une reprise de Nine Inch Nails... Laquelle ? Ouvrons tout d’abord une petite parenthèse sur les méfaits du houblon fermenté vendu à bas prix...

L’atmosphère intimiste, la bière et le kir à un euro, et les bombes lâchées par la furie Obe eurent tôt fait de rendre les contorsions de certaines danseuses plus qu’incertaines, au point que l’une d’elle trébucha misérablement sur l’enceinte de retour d’Eron, manquant de rouler sur sa pédale d’effets... Mais la demoiselle se fit pardonner en offrant au même Eron, tout au long du concert, un spectacle à la limite de l’élégance, convulsionnaire retroussant à loisir sa robe déjà courte et faisant profiter le reste de l’assistance de son absence de liquettes... Troublant... Mais pas au point de faire lâcher sa guitare à Eron, qui souffrira malgré tout d’un petit coup de fatigue en plein milieu du set... Rien de bien grave, n’est-ce pas ?

La reprise de Nine Inch Nails, disais-je... Une version à deux voix de March Of The Pigs, T-10 s’étant vu secondé pour l’occasion par Lol de Quantum Doloris... Approximatif au niveau de la voix, mais jubilatoire dans une ambiance de bœuf de fin de répétition...

Le concert se terminera sur « VIP » et « EgO1st » dans une apocalypse de riffs et une éruption de BPM sur un tempo croissant et flirtant sur la toute fin avec un bon 200, 220... Entre Mayhem et Thunderdome en somme...

Une fois encore, ces garçons n’ont d’égal de leur talent déjà riche de promesses que leur sympathie, T-10 prenant, tout sourire, le temps de parler instruments et technique à minuit passée, alors que le démontage restait encore à accomplir... Une crème (les autre aussi, hein)... Ceci dit, le No Studio ne jette pas les amis dehors, et la soirée continuait - l’air de pas y toucher - dans des tonalités electro / indus qui ne dépareillaient guère d’avec la tornade Obe... Notons que les garçons seront à Lille le 20 de ce mois de mars 2004... A bon entendeur...

Sepul-râle-ment vôtre,

Renaud / evil.muffin.666


LES VIDEOS
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Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !


LE CONCERT DE QUANTUM DOLORIS




LE CONCERT DE OBE




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RICHTER

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