(Photos et vidéos par Richter, chronique par Hevydevy) Kamelot s'offre la tête d'affiche à l'Elysée Montmartre, ce qui n'est vraiment pas immérité au regard de la carrière du groupe. Les Américains avaient déjà mis une sacrée claque aux fans de Sonata Artica dans cette même salle il y a deux ans et il est probable qu'ils en fassent de même aujourd'hui ! On retrouve sur l'affiche les inévitables Epica. Après avoir assuré la tête d'affiche en fin d'année dernière à la Locomotive, la bande à Mark Jansen n'a pas tardé à revenir en France. Peut-être le public aura-t-il droit en avant-première à quelques titres du prochain album à venir Consign To Oblivion ? C'est également l'occasion de retrouver Timo Kotipelto le sympathique chanteur de Stratovarius dans son projet solo qui, je l'espère, sera plus en forme qu'à Wacken où il avait frisé le ridicule tant il avait chanté faux. LE CONCERT DE KOTIPELTO Le petit finlandais semble cette fois avoir la forme vocalement, et assure sans forcer un show tout à fait correct. Il a gardé sa fameuse gestuelle, qui me fait doucement sourire depuis que j'ai vu Bernard Minet faire à peu près la même. Pas de Janne Warman au clavier cette fois-ci, ou alors il a encore complètement changé de look (la veste à pointes sur les épaules, il fallait y penser !). Le frontman de Stratovarius a su tout de même bien s'entourer car les musiciens sont très loin d'être des branques. Le guitariste surprend même par la virtuosité et la précision de ses soli qui sont certes plus sobres que ceux de Timo Tolkki, mais qui font leur petit effet. Quant au bassiste, il nous plante en milieu de concert un solo à couper le souffle ! Bien dommage que cet instrument soit sous-utilisé dans les compos de Kotipelto. Des compos qui d'ailleurs, sans surprise, ressemblent à s'y méprendre à du Stratovarius en moins bien. L'interprétation étant à la hauteur, le one-man-band est plutôt bien accueilli. Les bons moments resteront sans nul doute les reprises de Stratovarius "Hunting High And Low" et "Black Diamond". Dommage que la première soit jouée mollement et la seconde à trois à l'heure. Globalement, c'était quand même dix fois mieux qu'à Wacken ! La setlist : Seeds of sorrow, Lord of eternity, Coldness of my mind, Waiting for the dawn, Can you hear the sound, Take me away, Hunting high and low, Reasons, Black diamond. LE CONCERT DE EPICA Les Hollandais qui, pour ceux qui ne le savent pas, ont emprunté leur nom à un album de Kamelot, font décidément des progrès à chaque prestation. On avait déjà entrevu du mieux lors du concert à la Locomotive, avec notamment une Simone Simons beaucoup plus à l'aise avec sa voix. Ce n'est d'ailleurs par un hasard si elle est moins écrasée par une avalanche de choeurs samplés aujourd'hui. Le combo n'a toutefois pas fait une croix sur les parties enregistrées (sinon il ne resterait plus grand chose !). La belle Simone, cheveux aux vents, ne risque pas de se mettre à dos le public masculin avec une tenue pareille : le décolleté des grands soirs ainsi qu'un pantalon de cuir laissant largement entrevoir ses jambes. Le premier rang a du être bien gâté, surtout pendant les hélicoptères. On en oublierait presque qu'elle chante parfaitement, avec certes moins de puissance que sa consoeur d'After Forever, mais toujours de manière juste. La comparaison avec After Forever n'a d'ailleurs pas fini d'être d'actualité, tant les points communs sont nombreux entre les deux formations. Chant féminin dans le même registre, mélodies orientales, passages symphoniques... bref, c'est du pareil au même. L'ex After Forever Mark Jansen n'a pas voulu changer la recette qui avait si bien réussi, et n'a pas eu tort au vu du succès d'Epica aujourd'hui. Le bougre a également une bonne présence scénique. Il a peut-être une bonne voix death, mais il s'en sert aujourd'hui un peu trop souvent, rendant parfois le chant de Simone parfois complètement inaudible. Les musiciens sont en tout cas très actifs, headbanguant intensément et utilisant de manière optimale l'espace scénique. C'est évidemment les titres de Phantom Agony qui sont à l'honneur, mais on a droit également deux nouveaux titres "The Last Crusade" et "Quietus" qui me semblent très prometteurs. Rendez-vous au Metal Therapy ! La setlist : Adyta, Sensorium, Illusive concensus, Dance of fate, Run for a fall, The last crusade, Seif al din, Façade of reality, Quietus, Cry for the moon. LE CONCERT DE KAMELOT J'avais hâte de revoir les Américains sur scène et d'entendre la fantastique voix de Roy Khan ! Le concert débute sur "Center Of The Universe" suivi du titre éponyme du dernier album The Black Halo. Le son est bon mais... qu'arrive-t-il à Roy ? Il est certes parfait dans les médiums mais complètement à l'ouest dans les aiguës! Il joue parfois de l'expérience en évitant habilement de prendre des risques en rabaissant sa voix d'une octave comme sur "Nights Of Arabia" ou "The Shadow Of Uther", mais ne peut empêcher la cata lorsqu'il fait chanter le public, surtout qu'on n'entendait que lui à ce moment là ! Qu'à cela ne tienne, Roy s'applique à merveille sur le reste et passe magistralement les émotions comme peu de chanteurs savent le faire. Lorsque Simone d'Epica débarque sur "The Haunting" et une autre chanson dont je n'ai pas le titre en tête, le fonctionnement des micros se fait très aléatoire et il faut bien quelques dizaines de secondes avant qu'on entende le filet de voix de la sculpturale hollandaise. Beaucoup de titres de The Black Halo et de Epica, sont joués, tous de façon remarquable et sans accroc. On peut peut-être reprocher aux musiciens d'être un peu statique, mais ils laissent ainsi le soin à Roy de faire le show. Le frontman fait très fort pendant "Don't your cry", puisqu'il la chante intégralement du haut d'un pylône sur la droite de la salle ! Une prouesse d’autant plus spectaculaire que sa voix n'a failli à aucun moment. Après le festival de Khan, on a droit à la version française du titre précédent ("Ne Pleure Pas") qui n'est pas loin de faire un bide intégral, vu que quasiment personne ne connaît les paroles ! Et ce n'est pas le phrasé du chanteur avec un accent ricain à couper au couteau qui aide le public à comprendre quelque chose ! Le groupe enchaîne ensuite avec un excellent "For Ways To Epica" suivi d'un solo de batterie pas très captivant. Kamelot surprend en rappel en interprétant en rappel un bonus track présent sur l'édition japonnaise de The Black Halo en acoustique. Cette ballade me semble bien quelconque à priori, il faudra que je jette une oreille plus attentive sur album. Le concert s'achève avec le désormais classique "Karma" et "Farewell" en second rappel. On regrettera l'absence de "Wings Of Despair" et surtout de "The Fourth Legacy" déjà zappé lors de la tournée précédente, mais il faut bien faire des choix ! Mis à part les petites défaillances de Roy Khan, Kamelot a bien tenu son rang de tête d'affiche. Vivement un prochain passage à Paris ! La setlist : Intro, Center of the universe, The black halo, Edge of paradise, Uther, Nights of Arabia, Wander, The haunting, Forever, Soul society, Don't you cry, 3 ways to Epica, Drum solo, Lights go down. Rappel 1 : March of Mephisto, Karma. Rappel 2 : Farewell. Les trois groupes nous ont fait vivre une bien belle soirée, tout particulièrement Kamelot, même s'il peut à mon avis faire beaucoup mieux ! Quant à Epica, pas de surprises, seulement des progrès, mais il reste du chemin à faire avant d'atteindre le niveau d'After Forever. Hevydevy LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillé / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live ! LE CONCERT DE KAMELOT Tschüß ! RICHTER |