(Photos et vidéos par Richter, chronique par Hevydevy) Après la prestation foudroyante de Kreator la veille, c'est à Angra de faire le spectacle aujourd'hui dans un Elysée-Montmartre copieusement garni. Ca fait mine de rien presque trois ans que les Brésiliens n'ont pas joué dans notre capitale : c'était à l'occasion du Rebirth Tour et le line-up venait d'être profondément remanié avec notamment le départ du charismatique et talentueux chanteur André Matos. Les nouveaux musiciens ont depuis largement fait leur preuve et ont surtout été acceptés des fans, ce qui était loin d'être gagné d'avance. LE CONCERT DE EDENBRIDGE C'est aux autrichiens d'Edenbridge d'ouvrir les débats devant une foule déjà bien compacte, le concert débutant une bonne demi-heure après l'ouverture des portes. Il aura fallu pas moins de quatre albums studio et un album live avant que le combo ne fasse sa première incursion en France. Dans la grande tradition des concerts dans cette salle, la première partie bénéficie d'un son très brouillon, surtout au niveau des grattes. Ce sont heureusement les passages heavy, peu nombreux dans la musique d'Edenbridge, qui trinquent. Le métal mélodique et sirupeux, aux sonorités parfois orientales, passe comme une lettre à la poste pour peu que l'on soit amateur du style. Sabine Edelsbacher, élégamment drapée d'un voile blanc lui donnant des allures angéliques, semble avoir pleinement récupéré de ses problèmes de santé qui avaient contraint le groupe à annuler une semaine plus tôt à Madrid. Elle fait en effet partie du cercle fermé des chanteuses de metal à pouvoir reproduire parfaitement les lignes de chant qu'elle effectue sur album. Edenbridge mérite sans doute mieux qu'une petite trentaine de minutes de temps de jeu, surtout que leur discographie recèle de nombreux joyeux dont le public ne peut profiter aujourd'hui. La setlist : Shine, Move alone home, Wild chase, The undiscovered land, October sky, Starlight reverie. LE CONCERT DE MANTICORA Place maintenant à un très grand espoir du heavy-metal, à savoir Manticora qui s'est notamment illustré avec le fantastique album Hyperion. C'est cette fois-ci devant une foule autrement plus nombreuse que lors de leur passage à Reims en 2002 que les danois vont montrer ce dont ils sont capables. Malheureusement les conditions de son ne s'arrangent pas puisque des larsens font maintenant leur apparition en plus du magma sonore que produisent les guitares (le chanteur s'appelle Lars Larsen, ça ne s'invente pas). Manticora produit un heavy-metal bien plus pêchu qu'Edenbridge, plus complexe aussi puisqu'à tendance progressive, et il est bien difficile d'apprécier le show à sa juste valeur. Les musiciens habillés très smart ne déméritent pourtant pas et se donnent à fond, en particulier le vocaliste dont le chant n'est pas sans rappeler celui de Hansi Kürsch (Blind Guardian) en moins arraché. Il grimpe même sur une enceinte, histoire de haranguer la foule peu active mais réceptive. Il a néanmoins quelques faiblesses, ne chantant parfois pas toujours très juste, mais vu les conditions, je ne serais pas étonné que cela soit du à des problèmes de retour. Espérons un prochain passage dans nos contrées avec cette fois un son digne de la qualité du groupe. La setlist : Intro, Melancholic, Cantos, King of the absurd, Private hell, Creator of failure, Shadows with tales to hell. LE CONCERT DE ANGRA Passons maintenant aux choses très sérieuses avec nos brésiliens favoris ! Comme par enchantement, le son est maintenant clair comme de l'eau de source. Le show démarre sur le très speed "Spread Of Fire", dynamisant d'emblée la foule. Il ne faut pas longtemps pour se rendre compte qu'Angra est dans la forme des très grands soirs, en particulier le chanteur Edu Falaschi qui avait pourtant eu des difficultés au festival de Raismes. Certes, il est quelquefois aphone lorsqu'il faut monter très haut comme sur "Wishing Hell" mais il compense par une technique irréprochable. Il est également dommage que son micro ne soit pas reglé assez fort. Ses qualités de frontman ne sont par ailleurs plus à démontrer et sa bonne humeur est très communicative. Même si les spectateurs accueillent respectablement les titres du dernier album Temple Of Shadows, ce sont surtout ceux de la période André Matos qui mettent le feu. C'est tout particulièrement vrai avec le monument de plus de dix minutes "Carolina IV", qui avait été oublié de la tournée précédente. Il est très spectaculaire de voir l'ensemble des musiciens s'affairer aux percussions ! "Never Understand" fait également son grand retour et ce n'est pas plus mal ! Il va sans dire que l'interprétation frôle la perfection. Kiko Loureiro que l'on savait déjà extrêmement doué joue d'une facilité déconcertante, le sourire aux lèvres. Il forme avec Rafael Bittencourt, époustouflant lui aussi, l'un des duos de guitaristes les plus redoutables du heavy-metal. Cela cacherait presque la performance dévastatrice de Aquiles Priester à la batterie, qui allie parfaitement technicité et puissance, comme peut en témoigner son virevoltant solo. Angra alterne intelligemment titres speed et morceaux plus progressifs sur lesquels interviennent parfois les guitares acoustiques et d'autres instruments plutôt inattendus comme le triangle. Le dernier album est bien représenté : on a ainsi droit à "Waiting Silence", "No Pain For The Dead" (avec Sabine Edelsbacher), "Temple Of Hate", "Shadow Hunter", sans oublier les désormais classiques de l'opus précédent Rebirth, à savoir "Acid Rain", "Millenium Sun", "Heroes Of Sand" et le titre éponyme qui revet evidemment une importance toute particulière pour le groupe comme le souligne Edu. La fin du concert est magique : quel bonheur en effet d'entendre ces deux tubes intemporels que sont "Angels Cry" et surtout "Carry on" où Edu ne faiblit pas (même s'il triche un peu en faisant chanter le public) ! Le set se conclut par "Nova Era" enchaîné avec deux étonnantes reprises... tout d'abord un medley instrumental en hommage à Pantera, suivi d'une interprétation partielle mais tonitruante de "Raining Blood" de Slayer avec le bassiste Felipe Andreoli au chant ! Très impressionnant ! On pourra seulement regretter l'absence de titres de Fireworks dans la set-list. On y a pourtant cru lorsque le riff et le solo de "Speed" furent joués furtivement par Kiko Loureiro au milieu du concert ! Cette performance de plus de 2 heures restera dans les mémoires et est de loin la meilleure que j'ai vue avec le nouveau line-up. Vivement la prochaine tournée ! La setlist : Spread your fire, Waiting silence, Acid rain, Nothing to say, Carolina IV, No pain, Angels and demons, Never understand, Wishing well, Millenium sun, Drum solo, Temple of hate, Heroes of sand, Rebirth, Shadow hunter, Angels cry. Rappel 1 : Carry on. Rappel 2 : Nova era. Hevydevy LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillé / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live ! LE CONCERT DE MANTICORA LE CONCERT DE ANGRA Tschüß ! RICHTER |