Netgothfr - Chroniques



N°: 116

EUROPE + SNAKE EYE

10 Novembre 2004, L'Elysée Montmartre, Paris (75)


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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Nausicaä)


Quinze ans qu’on attendait ça ! Europe de nouveau en concert, et enfin en France ! Serait-ce la révélation de l’année en matière de Hard FM ? On peut dire d’ailleurs que cette catégorie musicale a, sinon complètement, du moins en bonne partie disparue dans les années 90, anéantie par la techno et le grunge coalisés. Adieu donc les Poison, Bon Jovi, Warrant et autres Vixen. Adieu aussi Europe, mais ce n’était qu’un au revoir. Les Scandinaves sont de retour... Et ils sont très contents !

Tous les fans du célébrissime groupe étaient massés le mercredi 10 novembre devant les portes de l’Elysée-Montmartre, trépignant d’impatience et luttant contre le froid. Nostalgie ou regain d’intérêt ? Il est vrai que la majorité du public avait entre 25 et 35 ans. Ceci dit, évidemment, il y a toujours quelques exceptions : des plus « vieux », c’est normal ; mais aussi, çà et là, quelques petits jeunes arborant fièrement leur T-shirt Nirvana. J’ai même vu une gamine d’une dizaine d’années dans le tas, mais je vous rassure, elle était venue avec ses parents. Y’a pas à dire, Europe, c’est ludique.

Ce qui fait toujours plaisir quand on va à ce genre de concert, c’est qu’on peut y voir du cheveu... Vous allez sans doute trouver ça idiot, mais nous vivons dans un monde de brutes et les cheveux se font rares (non pas que les gens soient devenus chauves, entendons-nous !). Je disais donc du cheveu, long, très long, comme au bon vieux temps ! Du raide, du bouclé, bref… de tout. Le bon vieil archétype du hardos. Mais il y avait aussi quelques goths, étrangement perdus dans le monde du Happy Métal. En revanche, très peu de « non-lookés », des gens normaux quoi, sans T-shirt de hard, sans pompes coquées, sans blouson de cuir noir. Deux raisons à cela : soit que les anciens fans de Europe sont tous restés dans la mouvance hard, métal and Co, soit que les gens normaux fans de Europe n’étaient pas au courant du concert ! Peut-être aussi que, le phénomène de mode « Final Countdown » passé, Europe retrouve son vrai public, celui qui s’intéresse plus au solo de guitare qu’au classement du top 50 et à la couleur du rouge à lèvre de Joey…

L’entrée de la salle s’est effectuée sans bousculade, et c’est tout aussi sagement que les gens se sont répartis dans la petite salle parisienne. La salle de l’Elysée-Montmartre n’a pas dérogé à sa réputation : le son était parfait où qu’on se soit trouvé : devant la scène ou bien tranquille au bar, et même dans les toilettes... Si, si ! Dans la salle, il régnait une température propice, qui contrastait avec le climat hivernal extérieur. Bref, on se sentait bien, il ne restait plus qu’à commencer.


LE CONCERT DE SNAKE EYE









Jusqu’à au moins 19 heures, on ne s’était pas trop interrogé sur le groupe qui allait assurer la première partie du concert. Mais tout de même, au bout d’un moment, on a commencé à se poser des questions. Il a bien fallu s’avouer vaincu : on ne trouvait pas. J’avise un grand gars à deux pas de là qui, justement, parlait de ça. Il m’apprend enfin que le groupe en première partie s’appelle Snake Eye, et que (cocorico) ils sont parisiens.

Snake Eye s’est donc amené sur scène à l’heure convenue. Ce fut une première partie relativement courte, mais intense. Le chanteur avait un look à la Axl Rose et le gratteux était un sosie Patrick Rondat. On se dit qu’avec ça, c’est déjà plutôt bien barré pour eux. Ce groupe encore peu connu du public a affronté avec opiniâtreté la défiance (et peut-être même l’indifférence) du public, rarement tendre avec les groupes de première partie. Mauvaise volonté ou endormissement, à vrai dire, il y avait de quoi s’interroger. En tout cas, ceux qui ne dormaient pas, ne sont pas venus pour rien. Pour résumer en deux mots : ça décoiffe ! Snake Eye nous a quelque peu surpris en sortant un gros son de derrière les fagots ; de surcroît suffisamment propre pour ne pas tomber dans l’horripilante purée sonore qui semble être de rigueur actuellement.

Grâce à une sonorisation sans défaut et un réglage plus que convenable, tous les instruments, voix comprise, ont pu parvenir à nos oreilles attentives. Etant donné la petitesse de la scène, nous n’avons pas bien pu nous rendre compte du jeu de scène des Snake Eye, mais on espère les retrouver dans une salle plus importante bientôt afin d’y remédier. On espère qu’ils iront loin, c’est tout le mal qu’on leur souhaite.

La setlist : Countdown to midnight, Hope, Now, Downtown, Danger, Walk in the silence.


LE CONCERT DE EUROPE







L’ambiance s’est heureusement un peu étoffée pendant la pause, car nous savions que bientôt, ils seraient là, sur une scène qu’ils avaient quittée il y a déjà bien des années. Les mauvaises langues auraient pu dire que c’est le Come Back des Has Been, que c’est à la mode en ce moment... C’est un quitte ou double pour les suédois : revenir pour faire un carton ou jouer les étoiles filantes le temps d’un concert et retourner au néant frigorifique d’où ils étaient venus. Après un passage furtif en province, cet été, les revoilà enfin à Paris.

Vous vous en doutez, un des changements les plus évidents se situe au niveau du look. Terminé le look bonjour-brushing, gloss à paillette et futals moulants taille 32, beaucoup trop marqués eightie’s. Ils adopteront dorénavant une tenue plus sobre (certains diront de meilleur goût) : cuir noir, jeans, chemise ou T-shirt. Les cheveux sont certes longs, mais moins, et surtout on a laissé tombé les bouclettes. Le batteur, Ian Haugland, lui, a réglé le problème une fois pour toutes : la boule à zed. On va pas se laisser raser par les produits capillaires, non d’une pipe !

La playlist, bien qu’attendue, est plutôt bien organisée, alternant anciennes et nouvelles chansons. Parmi les anciennes, nous avons eu le plaisir d’entendre les plus connues, évidemment, à commencer par Rock the Night, pour bien donner le ton de la soirée, et un Seven Doors Hotel tout aussi énergique. Mais loin de s’appesantir sur les gloires passées, les suédois enchaînent vigoureusement avec leurs nouveaux titres. On voit d’ailleurs la différence entre anciens et modernes. La première question qu’on se pose à l’écoute de ces futurs tubes (n’ayons pas peur des mots) est : « il est où le synthé ? ». C’est bien normal d’ailleurs, on ne change pas de look sans changer de musique. Le ton est toujours le même, mais le son est beaucoup plus heavy que par le passé. Du dernier album en date, intitulé Start From The Dark, nous avons découvert, entre autres, Got To Have Faith, Hero et Start From The Dark (éponyme de l’album) qui méritent d’être qualifiées de chansons phare du nouveau Europe. Sans tourner dans le nostalgique, on dirait du bon (donc du vieux) Bon Jovi. En revanche, Mic Michaeli doit s’ennuyer un peu, de temps en temps, derrière son clavier.








Plusieurs chansons se succèdent ainsi rapidement. Pour nous reposer un peu, on nous propose alors un « slow » : Carrie, autre morceau d’anthologie. Et là, moment de pur bonheur, c’est le public qui chante. D’accord, ça faisait un peu Patrick Bruel, mais tout le monde semblait en osmose et Joey Tempest en avait presque les larmes aux yeux. Il faut dire qu’il avait su mettre l’ambiance : sous des lumières tamisées, Joey était seul et « unplugged » sur scène, ses petits copains étant partis refaire leur brushing en coulisse pendant ce temps-là. Forcément, ça émeut !

De retour au complet, le groupe poursuivit avec Cherokee, qui aurait dû en faire pogoter et slamer plus d’un, mais ça roupillait encore un peu dans les coins. Je sais bien que c’était pas un concert de Sepultura, mais y’a quand même des limites ! Les titres se sont succédés sans anicroches, dans une ambiance très sympathique. Europe était là pour s’éclater et pour nous communiquer sa joie d’être de retour. Dans l’ensemble, ça a bien réussi. La fin du concert était proche, mais quelque chose manquait encore. La tension monta d’un cran…

Je vous laisse deviner quelle était la dernière chanson : eh oui, la très attendue, que dis-je, l’incontournable The Final Countdown ! Les impressions sur cette dernière furent relativement mitigées car nous rêvions d’une intro longue avec le décompte final si représentatif. Malheureusement, l’heure de fermeture étant ce qu’elle est, ils ont dû faire fissa sur le final et ils ont un peu zappé le countdown. Mais, bon dieu, que c’est bon ! Même bâclé, The Final Countdown, ça fait plaisir aux vieux fans que nous sommes ! Et aux autres aussi !

Quid de cette tentative de come back ? Contrairement aux hargneux et aux sceptiques, je dis que le pari d’un retour après 12 piges d’absence est gagné. Europe, le groupe quasi mythique des 80’s a su revenir, tout en se mettant au goût du jour. Réussi aussi le pari de rejouer ensemble, car c’est bien le line-up de l’album emblématique, The Final Countdown (pour ne pas le nommer), que nous avions sous les yeux : les cinq petits gars de Stockholm, Joey Tempest entouré de John Norum à la guitare, Ian Haugland à la batterie, Mic Michaeli au clavier et John Leven à la basse.

De là à dire que le Hard FM moribond est en train de redorer son blason (repailleter son blouson ?) et qu’il est tout prêt à resurgir de l’oubli, il ne faut peut-être pas trop présumer de ses forces. Cela dit, ce concert restera un événement pour tous les fans de Europe qui n’attendaient que ça pour ressortir les T-shirt de la grande époque. Seul gros, très gros bémol : le prix. Et oui, Europe se croit sans doute d’ors et déjà rétabli en haut du hit parade et il pratique des prix insensés : 39€ la place et 35€ le T-shirt, il faut vraiment être motivé, être un fan ultime ou avoir justement hérité d’une grand-tante très riche ! Il ne faut tout de même pas charrier, c’est digne d’un concert de Maiden !

Résultat des courses : Le concert de Europe, sans être l’événement du siècle comme celui des Velvet Revolver, fait date dans le calendrier des concerts de cette année. Au-delà des considérations bassement matérielles (ça vend bien, etc...), c’est aussi le moyen pour les membres du groupe de renouer avec ceux qui ont fait leur gloire : nous ! Et de reprendre le compte là où ils s’étaient arrêtés.

La setlist : Got to have faith, Ready or not, Superstitious, America, Wings of tomorrow, Let the good time rock, Seven doors hotel, Hero, Wake up call, Sign of the times, Girl from Lebanon, Carrie, Flames, Yesterday's news, Rock the night. Rappel : Start from the dark, Cherokee, The final countdown.

Aurore / Nausicaä


LES VIDEOS
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Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !


LE CONCERT DE SNAKE EYE




LE CONCERT DE EUROPE




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