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N°: 111

SOIREE DARK DANCE TREFFEN & CONCERT DE ASP + DAS ICH + OSIRIS TAURUS

25 Septembre 2004, Universal Dog, Lahr (D)


Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.
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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Harluadez)


Isolé, comme pour coller au plus près à l’image underground revendiquée par le festival, l’Universal D.O.G. se trouve sur le site de l’ancienne flugplatz de Lahr.

C’est une ambiance singulière qui règne dès le hall d’entrée : en forme de rotonde, il donne accès aux différents espaces, salles de concert et stands de merchandising, dans une organisation caractéristique des festivals dark d’outre-Rhin. Petite note conviviale et raffinée : en guise de bienvenue, chacun a droit à une coupe de pétillant. Exquis.


L'AMBIANCE





Prélude : faisons, sinon antichambre, au moins le tour du propriétaire. Face à la grande salle : un avenant petit stand de sandwiches, destinés en partie sans doute à éponger le pétillant. Sur la gauche, encadrant l’entrée de la salle baptisée Depeche Mode (en référence au magazine féminin des années 80, sûrement), les stands de promotion des groupes... et le plateau de coupes de pétillant destiné à réhydrater les gorges et les sandwiches du stand voisin.

D’un côté les stands, de l’autre les bulles, on vise au milieu (aaah c’est moins facile au troisième litre de pétillant hein) et on pénètre dans la salle Depeche Mode, sur le... New Order Dancefloor évidemment. Curieusement, en lieu et place du mélange new wave / electro poppy qu’on serait en droit d’attendre, c’est principalement du GROS electro que l’on y entendra. Soit, Apoptygma a repris Enjoy The Silence, mais quand même.

Question décoration en revanche, rien à redire. Ambiance bleutée, pléthore de roses d’un rouge profond comme du sang artériel... Dommage que le bar, ce marchand du temple, prenne autant de place. Au fond de la salle : une cage, pleine de roses toujours aussi rouges, presque noires sous les douches couleur de nuit. A deux pas, un couloir aux allures de galerie photo (sur le thème de l’origami et de la musique de chambre bien évidemment) nous conduit tout droit à la salle metal.

La salle Metal : ambiance tamisée, tables et fauteuils pour un faux air de lounge, et encore quelques roses... Ben ouais parce que c’est romantique quoi !

Retour à la galerie, où règne une température un brin plus fraîche : Surprise, on trouve à proximité un petit espace dédié lui aussi à l’équipement de l’icône dark, des breloques... « bijoux » caricaturaux aux frusques... « vêtements » d’un mauvais goût consommé, en passant par les rajouts capillaires... bref, le panier garni de l'accessoire de mode alternatif.

Et j’ai gardé le meilleur pour la fin ! Retour dans le hall, les mains pleines et la bourse vide, et pénétrons le cœur serré dans le sanctuaire, le saint des saints, la nef de la mosquée talmudique : le Dark Dancefloor. Une allée en pente douce mène à la fosse, au plafond pendouillent des luminaires à structure de bois et ampoules façon flamme, suspendus par des chaînes modèle Torquemada. Sur la droite, un cercueil grand ouvert voilé de toiles d’araignées (on fait dans l’original ce soir), cercueil et toiles provenant tout droit du rayon accessoires du Iké-Hammer du coin. Enfin, la fosse, la scène, évidemment, rien à voir avec La Locomotive, plus vaste, plus profonde... On pourrait carrément faire jouer des groupes dessus !

Ah, ça tombe bien, me souffle-t-on, c’est ce qui est prévu... Et d’ailleurs, j’étais tellement persuadée que les retards d’une heure tenaient de la convention que j’ai été surprise lorsqu’a commencé à l’heure et en fanfare...


LE CONCERT D'OSIRIS TAURUS







En fanfare pour sûr ! Un départ en flèche ! Ce groupe haut en couleurs, bourré d’énergie et de talent donne le ton ! Amira Hani, moulée dans une robe de satin passant du doré au rouge sang, ondule, féline et serpentine toute à la fois, en caressant l’oreille et le cœur d’une voix qui, si elle n’est pas celle de Francesca Nicoli, n’en est pas moins chaude et pénétrante. Tassos, dit « le chevrier du Péloponnèse », cornemuse en bouche, chauffe le public bien comme il faut, tandis que Raaboo envoie un bourdonnement rageur et profond plein d’époustouflantes modulations au Didgeridoo, quand il ne décharge pas à grands roulements de tambour.

Les morceaux se succèdent comme les pièces tapissées de mosaïques d’un palais oriental : somptueux, tout à la fois semblables et nuancées d’une myriade de subtiles et savoureuses différences. Amira passe à la guitare, puis au tambour, tantôt charmeuse, tantôt martiale, artiste et femme avant tout.

Entre Dead Can Dance et Corvus Corax, tout à la fois festif, exotique et gentiment mystique, Osiris Taurus porte haut les couleurs d’un concept à savourer... ou bien à découvrir... Aux Caves tiens, pour changer !


LE CONCERT DE DAS ICH











Dix minutes de pause, exit les peaux de bêtes, place à un groupe culte sans qui la seconde vague gothique des années 90 n’aurait pas été la même, et Nietzsche demeuré inconnu d’une foule de petits ânes au khôl mal étalé : Das Ich !

Aux claviers : Bruno Kramm et Kain Gabriel Simon, complètement déchaînés. Au chant/cri/borborygme : l’efflanqué, le famélique, l’écarlate (pour l’occasion) Stefan Ackermann, enduit de rouge de la tête au nombril, comme écorché au point de sembler avoir encore moins que la peau sur les os...

Seul point noir au milieu de tout ce rouge : tous les morceaux joués ce soir semblaient provenir du même moule. Récents ou anciens, tous les titres se développaient sur la même tonalité, au point de me faire éprouver un brin de lassitude vers le milieu du concert. Ceci dit, ça reste extrêmement personnel, et ça n’enlève rien à leur professionnalisme volontaire et enthousiaste.

Bruno Kramm, guilleret, rigolait à son clavier en parfaite communion avec le proche public (il se foutait peut-être de leur gueule... NDLR), Kain Gabriel Simon s’époumonnant, lui, sur les refrains. Le concert s’achève, à ma grande surprise sans Destillat, cette excellente reprise d’un standard de VNV Nation (private joke... NDLR). Le DJ semblait même le croire lui-même, puisqu’alors que le groupe s’apprêtait à remonter sur scène, il a balancé la musique le bougre ! On soupçonnerait presque le fautif d’avoir fait ses classes à La Lo... enfin vous m’avez compris... Un éloquent majeur dressé appuyé par un « fuck the DJ » sonore et un long rappel plus tard, le concert s’achève... La suite !


LE CONCERT DE ASP







La suite, c’est ASP : goth rock / electro dark, avec un look sorti tout droit du Nosferatu de Murnau, la recette fonctionne. En un mot si je devais résumer la prestation d’ASP, je dirais « explosif » ! Du début à la fin on reste à la fois scotché par un jeu de scène dynamique et transporté par une musique qui réveillerait les morts ! Dans la fosse, le public scande en chœur les paroles des titres les plus efficaces de leur répertoire : Schwarzer schmetterling, Ich will brennen, She wore Shadows, Welcome, Weltunter, Still der Nacht, Sing Child et quelques autres...

Sur scène la magie opère tout autant : un micro rend l’âme (un comble pour de la musique à réveiller les morts... NDLR) ? Aucune importance, l’un des choristes se rapproche de son infortuné compagnon, sans chichi, « comme à la crypte », et les deux compères pâlots continuent de chanter avec un micro pour deux. La franche et virile camaraderie s’affiche et transpire, aux antipodes des manières parfois pesantes d’un(e) Anna Varney engoncé dans son ensemble des ombres...

Au premier rappel, c’est à nouveau Ich will brennen et son gimmick qui tue qui poussent les murs, avec en prime sur le refrain des gerbes de flammes jaillissant de part et d’autre de la scène ! Suivront un second, puis un troisième rappel pour clore un concert tout bonnement mémorable...

Dans l’ensemble, je dirais que cette soirée était remarquable sur plusieurs points : tout d’abord côté musique / technique, la qualité du son là-bas est cent fois meilleure que ce que l’on subit lors de soirées-concerts de ce type à... La Locomotive par exemple et au hasard. Ensuite, la déco et les effets de lumières fouillés et irréprochables et puis... l’ambiance quoi !

Prochaine Dark Dance Treffen le 18 décembre 2004 avec Terminal Choice, Saltatio Mortis, Unheilig. Alors avis aux amateurs !

Et pour terminer, nous voudrions remercier Nicolas et son amie pour leur accueil et leur hospitalité.

Harluadez


LES VIDEOS
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Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !


LE CONCERT D'OSIRIS TAURUS




LE CONCERT DE DAS ICH




LE CONCERT DE ASP




TschĂĽĂź !

RICHTER

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