Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.(Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Harluadez) IsolĂ©, comme pour coller au plus près Ă l’image underground revendiquĂ©e par le festival, l’Universal D.O.G. se trouve sur le site de l’ancienne flugplatz de Lahr. C’est une ambiance singulière qui règne dès le hall d’entrĂ©e : en forme de rotonde, il donne accès aux diffĂ©rents espaces, salles de concert et stands de merchandising, dans une organisation caractĂ©ristique des festivals dark d’outre-Rhin. Petite note conviviale et raffinĂ©e : en guise de bienvenue, chacun a droit Ă une coupe de pĂ©tillant. Exquis. L'AMBIANCE PrĂ©lude : faisons, sinon antichambre, au moins le tour du propriĂ©taire. Face Ă la grande salle : un avenant petit stand de sandwiches, destinĂ©s en partie sans doute Ă Ă©ponger le pĂ©tillant. Sur la gauche, encadrant l’entrĂ©e de la salle baptisĂ©e Depeche Mode (en rĂ©fĂ©rence au magazine fĂ©minin des annĂ©es 80, sĂ»rement), les stands de promotion des groupes... et le plateau de coupes de pĂ©tillant destinĂ© Ă rĂ©hydrater les gorges et les sandwiches du stand voisin. D’un cĂ´tĂ© les stands, de l’autre les bulles, on vise au milieu (aaah c’est moins facile au troisième litre de pĂ©tillant hein) et on pĂ©nètre dans la salle Depeche Mode, sur le... New Order Dancefloor Ă©videmment. Curieusement, en lieu et place du mĂ©lange new wave / electro poppy qu’on serait en droit d’attendre, c’est principalement du GROS electro que l’on y entendra. Soit, Apoptygma a repris Enjoy The Silence, mais quand mĂŞme. Question dĂ©coration en revanche, rien Ă redire. Ambiance bleutĂ©e, plĂ©thore de roses d’un rouge profond comme du sang artĂ©riel... Dommage que le bar, ce marchand du temple, prenne autant de place. Au fond de la salle : une cage, pleine de roses toujours aussi rouges, presque noires sous les douches couleur de nuit. A deux pas, un couloir aux allures de galerie photo (sur le thème de l’origami et de la musique de chambre bien Ă©videmment) nous conduit tout droit Ă la salle metal. La salle Metal : ambiance tamisĂ©e, tables et fauteuils pour un faux air de lounge, et encore quelques roses... Ben ouais parce que c’est romantique quoi ! Retour Ă la galerie, oĂą règne une tempĂ©rature un brin plus fraĂ®che : Surprise, on trouve Ă proximitĂ© un petit espace dĂ©diĂ© lui aussi Ă l’équipement de l’icĂ´ne dark, des breloques... « bijoux » caricaturaux aux frusques... « vĂŞtements » d’un mauvais goĂ»t consommĂ©, en passant par les rajouts capillaires... bref, le panier garni de l'accessoire de mode alternatif. Et j’ai gardĂ© le meilleur pour la fin ! Retour dans le hall, les mains pleines et la bourse vide, et pĂ©nĂ©trons le cĹ“ur serrĂ© dans le sanctuaire, le saint des saints, la nef de la mosquĂ©e talmudique : le Dark Dancefloor. Une allĂ©e en pente douce mène Ă la fosse, au plafond pendouillent des luminaires Ă structure de bois et ampoules façon flamme, suspendus par des chaĂ®nes modèle Torquemada. Sur la droite, un cercueil grand ouvert voilĂ© de toiles d’araignĂ©es (on fait dans l’original ce soir), cercueil et toiles provenant tout droit du rayon accessoires du IkĂ©-Hammer du coin. Enfin, la fosse, la scène, Ă©videmment, rien Ă voir avec La Locomotive, plus vaste, plus profonde... On pourrait carrĂ©ment faire jouer des groupes dessus ! Ah, ça tombe bien, me souffle-t-on, c’est ce qui est prĂ©vu... Et d’ailleurs, j’étais tellement persuadĂ©e que les retards d’une heure tenaient de la convention que j’ai Ă©tĂ© surprise lorsqu’a commencĂ© Ă l’heure et en fanfare... LE CONCERT D'OSIRIS TAURUS En fanfare pour sĂ»r ! Un dĂ©part en flèche ! Ce groupe haut en couleurs, bourrĂ© d’énergie et de talent donne le ton ! Amira Hani, moulĂ©e dans une robe de satin passant du dorĂ© au rouge sang, ondule, fĂ©line et serpentine toute Ă la fois, en caressant l’oreille et le cĹ“ur d’une voix qui, si elle n’est pas celle de Francesca Nicoli, n’en est pas moins chaude et pĂ©nĂ©trante. Tassos, dit « le chevrier du PĂ©loponnèse », cornemuse en bouche, chauffe le public bien comme il faut, tandis que Raaboo envoie un bourdonnement rageur et profond plein d’époustouflantes modulations au Didgeridoo, quand il ne dĂ©charge pas Ă grands roulements de tambour. Les morceaux se succèdent comme les pièces tapissĂ©es de mosaĂŻques d’un palais oriental : somptueux, tout Ă la fois semblables et nuancĂ©es d’une myriade de subtiles et savoureuses diffĂ©rences. Amira passe Ă la guitare, puis au tambour, tantĂ´t charmeuse, tantĂ´t martiale, artiste et femme avant tout. Entre Dead Can Dance et Corvus Corax, tout Ă la fois festif, exotique et gentiment mystique, Osiris Taurus porte haut les couleurs d’un concept Ă savourer... ou bien Ă dĂ©couvrir... Aux Caves tiens, pour changer ! LE CONCERT DE DAS ICH Dix minutes de pause, exit les peaux de bĂŞtes, place Ă un groupe culte sans qui la seconde vague gothique des annĂ©es 90 n’aurait pas Ă©tĂ© la mĂŞme, et Nietzsche demeurĂ© inconnu d’une foule de petits ânes au khĂ´l mal Ă©talĂ© : Das Ich ! Aux claviers : Bruno Kramm et Kain Gabriel Simon, complètement dĂ©chaĂ®nĂ©s. Au chant/cri/borborygme : l’efflanquĂ©, le famĂ©lique, l’écarlate (pour l’occasion) Stefan Ackermann, enduit de rouge de la tĂŞte au nombril, comme Ă©corchĂ© au point de sembler avoir encore moins que la peau sur les os... Seul point noir au milieu de tout ce rouge : tous les morceaux jouĂ©s ce soir semblaient provenir du mĂŞme moule. RĂ©cents ou anciens, tous les titres se dĂ©veloppaient sur la mĂŞme tonalitĂ©, au point de me faire Ă©prouver un brin de lassitude vers le milieu du concert. Ceci dit, ça reste extrĂŞmement personnel, et ça n’enlève rien Ă leur professionnalisme volontaire et enthousiaste. Bruno Kramm, guilleret, rigolait Ă son clavier en parfaite communion avec le proche public (il se foutait peut-ĂŞtre de leur gueule... NDLR), Kain Gabriel Simon s’époumonnant, lui, sur les refrains. Le concert s’achève, Ă ma grande surprise sans Destillat, cette excellente reprise d’un standard de VNV Nation (private joke... NDLR). Le DJ semblait mĂŞme le croire lui-mĂŞme, puisqu’alors que le groupe s’apprĂŞtait Ă remonter sur scène, il a balancĂ© la musique le bougre ! On soupçonnerait presque le fautif d’avoir fait ses classes Ă La Lo... enfin vous m’avez compris... Un Ă©loquent majeur dressĂ© appuyĂ© par un « fuck the DJ » sonore et un long rappel plus tard, le concert s’achève... La suite ! LE CONCERT DE ASP La suite, c’est ASP : goth rock / electro dark, avec un look sorti tout droit du Nosferatu de Murnau, la recette fonctionne. En un mot si je devais rĂ©sumer la prestation d’ASP, je dirais « explosif » ! Du dĂ©but Ă la fin on reste Ă la fois scotchĂ© par un jeu de scène dynamique et transportĂ© par une musique qui rĂ©veillerait les morts ! Dans la fosse, le public scande en chĹ“ur les paroles des titres les plus efficaces de leur rĂ©pertoire : Schwarzer schmetterling, Ich will brennen, She wore Shadows, Welcome, Weltunter, Still der Nacht, Sing Child et quelques autres... Sur scène la magie opère tout autant : un micro rend l’âme (un comble pour de la musique Ă rĂ©veiller les morts... NDLR) ? Aucune importance, l’un des choristes se rapproche de son infortunĂ© compagnon, sans chichi, « comme Ă la crypte », et les deux compères pâlots continuent de chanter avec un micro pour deux. La franche et virile camaraderie s’affiche et transpire, aux antipodes des manières parfois pesantes d’un(e) Anna Varney engoncĂ© dans son ensemble des ombres... Au premier rappel, c’est Ă nouveau Ich will brennen et son gimmick qui tue qui poussent les murs, avec en prime sur le refrain des gerbes de flammes jaillissant de part et d’autre de la scène ! Suivront un second, puis un troisième rappel pour clore un concert tout bonnement mĂ©morable... Dans l’ensemble, je dirais que cette soirĂ©e Ă©tait remarquable sur plusieurs points : tout d’abord cĂ´tĂ© musique / technique, la qualitĂ© du son lĂ -bas est cent fois meilleure que ce que l’on subit lors de soirĂ©es-concerts de ce type Ă ... La Locomotive par exemple et au hasard. Ensuite, la dĂ©co et les effets de lumières fouillĂ©s et irrĂ©prochables et puis... l’ambiance quoi ! Prochaine Dark Dance Treffen le 18 dĂ©cembre 2004 avec Terminal Choice, Saltatio Mortis, Unheilig. Alors avis aux amateurs ! Et pour terminer, nous voudrions remercier Nicolas et son amie pour leur accueil et leur hospitalitĂ©. Harluadez LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT D'OSIRIS TAURUS ![]() LE CONCERT DE DAS ICH ![]() LE CONCERT DE ASP ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER |