(Photos et vidéos par Richter, chronique par oeuvrebruitiste) Ambiance surréaliste ce jeudi soir au sein de l'espace Miguel-Angel, pour un concert qui mérite amplement l'étiquette de "culte". Passons sur les détails sordides de cette ubuesque situation, qui auront amené les organisateurs, ainsi que les gérants de la salle, à déprogrammer la tête d'affiche Der Blutharsch (à croire que Death in June ne suffisait plus dans le rôle de bouc émissaire), pour nous concentrer sur l'essentiel, la musique. Et dans le genre, ce fut une belle réussite. LE CONCERT DE DERNIERE VOLONTE C'est donc Dernière Volonté qui ouvrit les hostilités avec sa "military-pop" qui lui vaut un engouement qui ne dément pas au-delà de nos frontières. Après une courte introduction, Geoffroy rejoignit PI sur scène pour débuter le set par "Ton visage de papier", l'un des morceaux les plus efficaces du second opus du groupe "Les blessures de l'ombre". Les inconditionnels du duo sont aux premières loges, prêts à supporter le groupe jusqu'au bout. A peine les derniers accords joués que résonne le martèlement si distinctif de "Les Tambours", l'un des deux titres de "Le feu sacré" joués ce soir là . Le chant de Geoffroy se fait à la fois dur et posé... La rythmique de PI est implacable... Quelques petits problèmes de son surviennent. Dernière Volonté n'en a cure, c'est un groupe de scène parfaitement rôdé qui le prouvera encore ce soir. "La Source" et "La Foudre et le Tonnerre" suivent. La voix de Geoffroy se fait de plus en plus suave (le dernier crooner français ?) Pi se démène de plus belle derrière ses fûts. Le groupe joua ensuite deux titres (inédits? ma mémoire défaillante ne saurait le certifier) très dansants qui tranchent avec le répertoire habituel. "Le poison", autre grand classique, mettra tout le monde d'accord sur les qualités d'auteur de Geoffroy. Acclamations du public... Celui-ci réclame "Mon mercenaire"... Sourires du groupe... Le titre démarre sur les chapeaux de roues... Pi martelant de plus belle, Geoffroy prenant la pose de circonstance... cinq minutes de bonheur intenses qui se concluront par la voix de Pi reprise en choeur par un public survolté "Tu eres mi hermano..." La prestation se terminera par "Ami", véritable hymne du groupe. Applaudissements, le public est conquit. LE CONCERT DE DEUTSCH NEPAL C'est après quelques bières ingurgitées en toute convivialité (au prix de 2€... ça c'est punk comme attitude!) que nous nous rapprochons de la scène. Deutsch Nepal, l'un des groupes phares du label Cold Meat Industry, prit ensuite le relais pour un show aux accents "deutsch nepaliens" (faute de terme adéquat, reprenons celui qui sied le mieux à la musique du Généralissime). Un set de quarante cinq minutes d'une musique comme seul Lina sait la faire... Ambiant planant pour débuter le set...La voix se fait étonnement douce. Influences ethniques sur certains morceaux issues du dernier disque en date "The city of stone". La voix, étrangement envoûtante, se faisant écho aux manipulations électroniques du maître... Aux premiers rangs, les inconditionnels encouragent leur héros du soir... Ce dernier poussant le vice jusqu'à trinquer avec eux à plusieurs reprises. L'intensité de la prestation monte crescendo pour trouver sa logique conclusion sur le mythique morceau "Tintomara/Thiudinassus" sur lequel Baby Doll se lâche carrément... hurle comme un dément... scandant "Fire!" "Ice!" dans ses deux micros. Le concert se termine... les amateurs seront unanimes... nous avons assisté à une très bonne prestation, voir à une leçon de musique industrielle. LE CONCERT DE NOVO HOMO Novo Homo, le grand inconnu de la soirée, monta à son tour sur scène. Je n'avais pas été conquis par le maxi "in some brutal ways", mélange d'electro minimaliste aux influences à la Laibach et je m'attendais à tuer le temps au bar, mais je dois avouer que la prestation de Bain Wolfkind (aka Novo Homo pour ceux qui ne suivraient pas) me laissa sur le cul. Le gaillard est un véritable front man, déambulant d'un bout à l'autre de la scène un verre dans une main, le micro dans l'autre. Musicalement, ce fut un mix de trip-hop, d'electro minimaliste à la DAF, de rythmiques martiales à la Laibach. Le set fut exclusivement composé de titres de "Private Hell", nouvel opus dont la promotion fut faite à l'occasion de cette tournée. Recommandé en priorité à ceux qui se sentent légèrement blasés... un verre de martini à la main. LE CONCERT DE DER BLUTHARSCH Vers la fin du set, Bain fut rejoint par les autres membres de Der Blutharsch... Le public se presse... Se peut-il que le concert ait lieu envers et contre tout ? Malheureusement non. Le groupe ayant été sommé de laisser son matériel à l'intérieur de leur van, nous n'aurons droit qu'à trois titres joués avec l'énergie du désespoir. Dans l'ordre, la deuxième chanson de "Pleasures received in pain", du culte "In the hands of the master" morceau très violent, mélange réussi de Sepultura et de Laibach et en final, une version beaucoup plus rapide de "Patria y Liberta" reprise en choeur, le poing levé, par l'ensemble du public. Conclusion fort logique d'un groupe hors norme qui refusera toujours de capituler devant la grande peur des biens pensants. Petit détour par les stands, fort bien approvisionnés ma foi, de Steelwork Machine, La Nouvelle Alliance et Hau!Ruck! Il y en aura eu pour tous les goûts... Du power electronic de The Grey Wolves au neo-folk de Scivias en passant par la japanoise de Masonna et les manipulations 100% analogiques de PPF et d'ICK. Enfin, ambiance bon enfant et fort décontractée en backstage (pouvait-il en être autrement avec la présence d'Ovidie?) et éthylique post-concert. oeuvrebruitiste LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillé / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live ! LE CONCERT DE DERNIERE VOLONTE LE CONCERT DE DEUTSCH NEPAL LE CONCERT DE NOVO HOMO LE CONCERT DE DER BLUTHARSCH Tschüß ! RICHTER Q Pour les photos et extraits vidéos du concert de Deutsch Nepal le 8 juin 2003 au festival W.G.T. de Leipzig cliquez ICI |